Au Québec, où le projet inclusif est fortement associé à la mise en œuvre de la différenciation pédagogique (DP) dans les documents ministériels (Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur [MEES], 2017), force est de constater que les enseignants se sentent peu outillés pour passer à l’action (Ducharme, 2018). Plus encore, il semble que les défis s’accentuent à l’ordre d’enseignement secondaire, d’autant plus lorsque des élèves manifestant des difficultés comportementales sont intégrés en classe (Bergeron, 2014). C’est dans ce contexte que cette étude interroge le sens qu’attribuent des enseignants du secondaire à la DP. L’article présente certains des résultats d’une recherche qualitative menée auprès de douze enseignants québécois. Les données recueillies à l’aide d’un questionnaire et d’une entrevue semi-dirigée mettent notamment en évidence que la DP relève d’une logique réactive et déficitaire consistant à corriger des difficultés par des interventions individualisées auprès des élèves considérés comme ayant des besoins particuliers.